23 décembre 2024
FOCeA

Dépassement des garanties minimales : Une centaine de demandes d’indemnisation déposées à la DRH

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Comme vous avez pu le lire la semaine passée (relire ICI), la cour administrative d’appel de Nancy a suspendu le jugement du tribunal administratif de Strasbourg rendu le 9 avril dernier et a ainsi largement ouvert la voie à la fin du travail décalé d’après-midi, mis en place dans les centres routiers depuis le 1er juillet 2024. Pour rendre cette première décision, la cour a estimé, que la survenance d’une intervention aléatoire permettait de déroger aux 10 heures de travail quotidien, contrairement à ce qu’avait jugé le tribunal administratif, mais a également et (surtout) dessiné les contours du « droit pour l’agent de bénéficier d’un repos lorsqu’il est constaté qu’à l’issue de l’intervention aléatoire sa durée quotidienne de travail a conduit à excéder cette durée de 10 heures ».

 

Dans l’attente de la confirmation sur le fond en 2025 !

 

De toute évidence, la cour d’appel a largement entendu les arguments développés lors de l’audience par le syndicat FOCeA (le cabinet d’avocats de la CeA ayant vraiment été très discret) : Nous avons ainsi plaidé pour que la journée de travail programmé soit écourtée lorsqu’un agent intervient au beau milieu de la nuit précédente, notamment pour assurer la sécurité des usagers, et voit ainsi la qualité et la quantité de son sommeil nécessairement dégradées. Pour y parvenir, nous estimions qu’il convenait de revenir à l’application des garanties minimales de base (10h de travail quotidien, 12h d’amplitude) une fois l’intervention aléatoire terminée. C’est précisément la seule et unique demande que nous avions adressée au Président BIERRY en octobre 2021 et qu’il avait refusée, sans doute avait-il mal été conseillé :

 

 

Il aura fallu près de 15 années de bataille acharnée avec le Directeur des Routes et sa fidèle équipe pour que l’état de fatigue de ces agents soit enfin pris en compte… mais seulement par un juge ! La direction des routes n’a, en effet, JAMAIS été en capacité d’entendre le bien fondé des demandes répétées de notre organisation syndicale sur cette question. Il suffit simplement d’écouter les propos encore tenus par cette direction lors de la réunion du 18 décembre dernier à Saint Croix en Plaine où il a été expressément dit aux agents présents « Ca ne vous dérange pas de faire des heures le week-end, mais en faire la semaine, ça, ça vous dérange ». Sauf que le contexte n’est absolument pas le même…. De même, quand cette même direction s’est permise, il y a quelques semaines, de dire en public à un agent qu’il est mieux payé qu’elle, cela révèle un état d’esprit malsain mais aussi méprisant !

 

Une direction qui a mené la Collectivité droit dans le mur: Il est temps de rendre des comptes ….

 

En tout état de cause, le résultat est là : des milliers de dépassements non autorisés des durées maximales de temps de travail qu’il est dorénavant temps d’indemniser en vertu d’une très récente jurisprudence du Conseil d’Etat. Le syndicat FOCeA a ainsi accompagné, à ce stade, une centaine d’agents des services routiers qui viennent de déposer individuellement une demande d’indemnisation en réparation des préjudices subis du fait d’une série de méconnaissances délibérées des règles relatives aux temps de travail et de repos.

 

Toutes les organisations syndicales ne se valent pas !

 

Enfin, nous ne pouvions terminer cette actu sans évoquer la communication adressée par l’UNSA à l’ensemble des agents de la CeA ce 19 décembre dans laquelle elle a diffusé les conclusions de l’arrêt de la cour d’appel de Nancy et s’est félicitée de la demi-victoire de la Collectivité, dont elle partage l’analyse, et de la « demi-défaite » de notre organisation syndicale. L’UNSA aurait mieux fait de lire la partie que nous avions surlignée en orange dans l’arrêt que nous avons nous même diffusé quelques heures avant et qu’elle a également diffusé en pièce jointe à sa communication (sans notre autorisation d’ailleurs).

Si l’UNSA avait fait l’effort de rencontrer les agents des 30 centres routiers d’Alsace comme nous l’avons fait depuis le 22 octobre dernier, elle saurait que les agents attendent avec impatience l’abandon du travail décalé d’après-midi et qu’il est inutile de demander à l’administration de faire un sondage sur cette question. Elle saurait également qu’ils peuvent être fatigués en journée s’ils sont sortis au cours de la nuit précédente. Mais tout cela, l’UNSA l’ignore visiblement d’autant qu’elle a été mutique lors de toutes les réunions d’échanges qui se sont tenues de fin juin jusqu’à fin septembre avec l’Administration en vue de l’élaboration du dossier d’organisation de la viabilité hivernale. FOCeA et UNSA, ce n’est de loin pas la même chose !

 

 Il y a les OS qui seulement communiquent et celles qui pleinement agissent !

FOCeA

23 mars 2018
Syndicat FOCeA

Pourquoi l’Administration n’encourage-t-elle pas les agents victimes d’agression ou d’outrage à déposer plainte ?

Depuis quelques mois, notre organisation a été amenée à conseiller et à suivre activement l’un de nos adhérents de la Direction de la Solidarité ayant été victime d’une agression par un usager.

Après avoir déposé plainte contre l’auteur des faits, cet agent ne souhaitait pas assister au procès pour ne pas avoir à faire face une nouvelle fois à son agresseur. Nous lui avons donc indiqué de prendre un avocat et de demander le bénéfice de la protection fonctionnelle (Focus ICI) afin que le CD68 prenne en charge ces frais d’avocat comme il en a l’obligation.

L’auteur des faits a finalement été condamné à plusieurs mois de prison (avec sursis) et à 1500 euros de dommages et intérêts. Celui-ci étant insolvable, l’agent a demandé le paiement de cette somme à la Collectivité dans la mesure où il appartient à celle-ci d’assurer la réparation intégrale des préjudices subis par ses agents dans l’exercice de leurs fonctions au titre de la protection fonctionnelle.

Pendant près de 6 mois, l’Administration a hélas fait la sourde oreille et n’a pas donné suite à la demande de l’agent. Notre organisation a pris le relai sur cette situation bloquée et a fait savoir à l’Administration que, si elle n’indemnisait cet agent, celui-ci serait contraint de saisir le fond national d’indemnisation des victimes (SARVI) pour obtenir la somme de 1500 euros à laquelle il a droit, tout en précisant que le SARVI se retournerait lui-même contre le Département du Haut-Rhin, lui-même mauvais payeur pour le coup, avec une pénalité de droit de 30%.

La réponse ne sait pas fait attendre : l’Administration a, dès le lendemain de notre intervention, pris l’engagement de verser à l’agent très rapidement les 1500 euros de dommages et intérêts…

Nous laissons le soin à chacun de se faire sa propre opinion sur le fait que l’Administration (à ne pas confondre avec la Collectivité) n’encourage pas véritablement les agents victimes d’agression ou d’outrage à déposer plainte et à demander des dommages et intérêts, surtout quand l’auteur est probablement insolvable….

Victime d’une agression ou d’un outrage dans l’exercice de vos missions de service public ?

Une seule chose à faire : contactez vos représentants FODPT68 (ICI) !